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Les couples Etienne Cabrol – Anne Puech, Georges Icher-Anne Puech

Le vendredi 27 septembre 2024, par Anne-Marie Seguier

Je me permets de vous transmettre un petit problème d’état-civil au 17e siècle dans le fond des Cévennes marquées par la ruralité et le protestantisme. Ce cas me tient à coeur, car il s’agit d’un de mes ancêtres.

Les documents sont des copies d’écran des registres paroissiaux, numérisés (archives du Tarn), dont les paroisses St Julien de Biot ou Castelnau, et St Laurent de Soulègre, classés sous « Fontrieu, Castelnau-de-Brassac ».

On notera que bien qu’enregistrés dans les registres catholiques, les baptêmes ont eu lieu 2 à 3 jours après la naissance, coutume protestante.

- Anne Puech 1707-1788 : actes de naissance et décès (paroisse St Julien de Biot)

« le 16 octobre 1707, a été baptisée...Anne Puech, fille de Pierre et d’Elizabeth P(o)ujol, mariés de Biot, née le 14 du mois, parrain Abraham Poujol grand-père, marraine Guillaumette Sire grand-mère, présents Antoine Fournier et Pierre Julien, de la Bessayrié... »

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« L’an 1788 et le 22 septembre Anne Puech, veuve de Georges Icher tisserand du Biot, âgée de 80 ans, décédée le jour précédent...a été ensevelie pare nous curé de St Julien de Castelnau) en présence d’Etienne Cabrol tisserand du dit lieu, de Louis Bonafous, tisserand de La Goudarié. .. »

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- Etienne Cabrol 1703- avant 1734 ? : acte de naissance, acte de décès possible en 1738 (paroisse St Laurent de Soulègre)

« L’an 1703 et le 24 février à Biège (nota Le Margnès) naquit un garçon de Jean Cabrol et Jeanne Oulès, mariés, baptisé le 26 du mois, appelé Etienne, parrain Mathieu Icher, marraine Marie Cabrol, présents Antoine Sablayrolles, Antoine Bonnet. »

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« L’an 1738 et le 10 mars, décéda à la Ginestière, Etienne Cabrol laboureur âgé de 35 ans, muni des sacrements, inhumé le 11 du dit mois dans le cimetière de Soulègre, présents Etienne Icher et Antoine Bonnet de Soulègre. »

Nota : triple présence d’un « Antoine Bonnet » au baptême et à la sépulture d’Etienne, au baptême de Jeanne Cabrol fille du couple Cabrol-Puech.

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- Le mariage Etienne Cabrol- Anne Puech (3 juin 1727, registre St Julien de Biot)

« L’an que dessus (1727) et le 3 juin … entre Etienne Cabrol fils de Jean (Cabrol) et feue Jeanne Oulès de la Borie-Blanche, paroisse St Laurent de Soulègre, et Anne Puech, fille de feu Pierre Puech et d’Isabeau Pujol de Biot, présents Antoine Fournier, Jean et Louis Puech, Jean François Maffre ... »

- Le mariage Georges Icher- Anne Puech (23 novembre 1734, St Julien de Biot) dans lequel Anne est dite « veuve d’Etienne Cabrol »)

« L’an que dessus (1734) et le 23 novembre...mariage entre George Icher, fils de feu André (Icher) et Marguerite Gautrand, mariés de la présente paroisse, et Anne Puech, fille de feu Pierre (Puech) et de feue Elisabeth Pujol, mariés à Biot, veuve d’Etiene Cabrol...présents Jean et Pierre Puech, Pierre Icher, Jean Lavagne... »

Entraide : La question est de savoir quand a eu lieu le décès d’Etienne, si son épouse était bien veuve en 1734.

Ce qui interpelle, c’est que le couple Cabrol-Puech n’a eu que deux enfants : Jean Pierre, né avant mariage, et non enregistré semble-t-il (né hors mariage, donc considéré comme illégitime), et Jeanne, née le 17 mars 1728 dans le créneau normal d’une grossesse après mariage.

Dans l’acte de naissance de Jeanne Cabrol, son père n’est pas signalé décédé. MAIS il semble bien qu’il n’y a plus de vie commune du couple ensuite, puisqu’il n’y a plus de naissances chez ce couple après 1728.

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Etienne devrait en principe être décédé entre 1728 et 1734 : dans l’acte de mariage d’Anne Puech avec Georges Icher, un proche et allié de la famille, elle est dite « veuve d’Etienne Cabrol ». Or, entre ces deux dates, je n’ai trouvé « aucune sépulture » à son nom dans les paroisses sur Castelnau-de-Brassac, et proches alentours dans le Tarn, où sa famille est établie de longue date. Défaillance dans les registres ?

Dans l’acte de décès, le 10 mars 1738, d’un « Etienne Cabrol », à St Laurent de Soulègre (une des paroisses de Castelnau-de-Brassac), hélas acte non filiatif comme souvent, il y est dit âgé de 35 ans, ce qui semble correspondre à l’Etienne Cabrol né en 1703 et époux d’Anne Puech. Il est possible qu’il y ait eu un homonyme d’âge similaire, son grand-père s’appelait aussi Etienne etc... Si c’est le bon acte de décès, il ne serait donc pas mort au moment du remariage de son épouse, et en l’absence d’état-civil rigoureux, le testament de son père Jean Cabrol va dans le sens d’un décès d’Etienne après 1737.

En effet, très précis, dans le testament de Jean Cabrol, père d’Etienne, datant du 7 novembre 1737 (voir relevé collaboratif sur Geneanet), sont cités : le nom de ses 4 filles, de l’époux d’une d’elles du nom de Jean Icher , celui de son (seul) fils Etienne (sans écrire « feu »), ainsi que l’épouse de ce dernier, Anne Puech et leurs deux enfants Jean Pierre et Jeanne.

La filiation dans le testament est bien établie. Etait-on dans l’ignorance,à cette date, d’un décès d’Etienne intervenu ailleurs hors des paroisses habituelles ? La « disparition » n’étant pas preuve de décès. On peut s’interroger aussi sur la date de ce testament, qui intervient 4 mois avant la date du décès du possible Etienne Cabrol, mars 1738.

Nota : je n’ai pas vu l’original du testament, mais les informations se contredisent. Probablement preuves d’une situation compliquée.

Que s’est-il passé entre 1728 et 1734 ? Plus de vie commune certaine dans le couple Cabrol-Puech. Le mariage d’Etienne peut-être forcé par la naissance du 1er enfant né avant le mariage. Absence d’Etienne (défaillance de toute nature ? abandon familial ? décès ? fausse information de décès permettant le remariage d’Anne ? réapparition après le remariage d’Anne Puech entre 1734 et 1738 ?). Dans quelles conditions, Anne Puech a-t-elle pu se remarier en 1734 ? Une « annulation de mariage » était-elle possible en cas de défaillance d’un conjoint ? Ou simple entente entre Etienne Cabrol et Anne Puech pour qu’elle puisse refaire sa vie à une époque où le divorce n’existait pas ?

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9 Messages

  • Bonjour,
    Un cas très intéressant qui m’amène à faire quelques remarques.
    Dire que baptiser un enfant 2 ou 3 jours après la naissance est une coutume protestante me semble un peu aventuré pour ne pas dire erroné. L’âge des enfants lors du baptême chez les protestants semble assez variable selon les différentes églises, certaines ne baptisant que lorsque l’enfant a atteint l’âge de raison. Mais je ne suis pas spécialiste de la question...
    Ceci dit, dans les paroisses catholiques, le baptême le jour même de la naissance n’est pas du tout une règle absolue. On trouve des quantités d’exemples où le baptême a lieu le lendemain ou le surlendemain. Dans le cas présent, les baptêmes d’Anne Puech et Etienne Cabrol ont eu lieu deux jours après et il faut noter qu’on est en octobre et en février, ça peut jouer. En outre, j’exclue complètement que des actes concernant des protestants se retrouvent sur des registres d’une paroisse catholique. Les curés connaissaient bien leurs ouailles. Ceci dit il pouvait s’agir de protestants convertis, le prénom Abraham le laisse penser.
    A propos du testament de Jean Cabrol trouvé dans un relevé collaboratif de Geneanet, je dirais que ces relevés ont un grand interêt en ce qu’ils constituent des pistes de recherche et je salue le travail effectué par ces bénévoles. Mais on ne peut pas baser une recherche sur un simple relevé. Le testament date de la première moitié du XVIIIe siècle, la lecture n’en est pas toujours facile. Il me semble impératif de consulter le registre du notaire Jean Cabanel. Pas de chance, il semble qu’il y ait des problèmes avec les AD du Tarn.
    Enfin dans un tel cas, je n’oublierais pas la possibilité d’homonymie, pour l’acte de décès surtout. Peut-être faudrait-il essayer d’élargir et de faire des recherches exhaustives sur les familles du lieu.
    Bonne chance.

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  • Bonjour,

    Juste deux remarques : le fait qu’aucun autre enfant ne naisse après 1728 ne prouve pas qu’il n’y a plus de vie commune.
    Il serait intéressant de connaître l’acte notarié établissant la succession de Jean Cabrol en 1737 . Là serait écrit si Etienne, son fils, est vivant, décédé, ou parti sans laisser d’adresse...
    Bonnes recherches,

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  • Bonjour ,lors du mariage de Jeanne Cabrol,file d’ Etienne et d’ Anne Puech le 6 juin 1748 avec Jean cabrol ,on lit qu’ on a demandé aux époux de s’engager à vivre et mourir dans la religion catholique,formule qu’ on ne trouve pas habituellement dans les actes de mariage ,sans doute des nouveaux convertis dont on n’était pas bien sûr de leur attachement à l’église catholique .Le père de Jeanne, Etienne aurait pu éviter de recevoir les derniers sacrements à l’heure de sa mort et n’aurait donc pas eu droit à une sépulture en cimetière catholique mais dans la paroisse on n’ignorait pas son décès,même si aucun écrit en attestait et sa femme veuve pouvait se remarier.

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  • Les couples Etienne Cabrol – Anne Puech, Georges Icher-Anne Puech 27 septembre 22:13, par Jocelyne Cathelineau

    Rebonjour je me permets d’ajouter un petit mot.
    La Savoie (pas encore rattachée à la France) était catholique. Mais tout près, il y a la Suisse, calviniste ! Les Suisses ont des cercles généalogiques, et des sites très bien documentés. A tenter si vous ne trouvez rien dans les registres et contrats notariés concernant des protestants.

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  • Les couples Etienne Cabrol – Anne Puech, Georges Icher-Anne Puech 27 septembre 22:11, par Jocelyne Cathelineau

    Bonjour
    Puisque vous pensez que ces ancêtres étaient des protestants, juste inscrits sur les registres catholiques parce qu’il le fallait bien, pourquoi ne pas aller du côté des sources protestantes ? Au milieu du 18e siècle, c’est le règne de Louis XV et la religion réformée est interdite depuis la révocation de l’Edit de Nantes. Il faudra attendre 1787 pour qu’ils aient le droit d’inscrire les naissances, mariages, décès sur les registres du greffe, prémices de l’état civil. Mais, en Cévennes comme en Poitou (ma région) il existe tout un réseau de pasteurs clandestins, qui baptisent, bénissent les mariages et enterrent les morts "au Désert" c’està-dire clandestinement. Mais ils tiennent des registres, dont une partie a été conservée ! Par ailleurs, se marier devant le pasteur n’avait aucun effet juridique : les enfants du couple étaient considérés comme bâtards, illégitimes, adultérins et j’en passe, et ne pouvaient hériter des biens de leurs parents. Les parents pour les garantir passaient des contrats de mariage et déposaient des testaments chez des notaires... amis. Source très importante. Si vous n’avez pas à disposition un centre de documentation protestante comme nous en avons en Deux-Sèvres et en Vendée, demandez donc aux Archives Départementales du département qui vous intéresse quelles sont ses ressources... Bon courage, ça ne va pas être facile mais vous allez au devant de belles surprises... et certainement de l’éclaircissement de la situation de vos ancêtres.

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  • Les couples Etienne Cabrol – Anne Puech, Georges Icher-Anne Puech 27 septembre 21:19, par Pradeau Anne Sophie

    J’ai appris récemment qu’il existait des registres spécifiques pour les protestants, du moins en Savoie. Les avez-vous consultés, si il y en a dans la région de vos recherches ?
    Bonne continuation !

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  • Bonjour ,peut-être une sépulture protestante ,non enregistrée dans les registres catholiques entre 1728 et 1734,on est sous le régime de la révocation de l’edit de Nantes .
    Sa femme est bien indiquée veuve donc pas d’ annulation de mariage et pas de semblance de divorce

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  • Castelnau de Brassac n’est pas au fond des Cévennes mais dans le Tarn et plus précisément dans les monts de Lacaune.
    Une partie de la population seulement était protestante. Le baptème des enfants à la naissance est un sacrement catholique.

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  • Castelnau de Brassac n’est pas au fond des Cévennes mais dans le Tarn et plus précisement dans les Monts de Lacaune.
    Une partie de la population était protestante . Faire baptiser les enfants à la naissance est un sacrement catholique.

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